Présentation
Avec la guerre, le syndicalisme entre dans une crise d’ampleur sans précédent depuis la naissance de ce dernier. Complètement assommée et désorganisée par la mobilisation générale, la CGT connaît une chute brutale et massive de ses effectifs. L’essentiel des réformistes se rallient à l’union sacrée. Son secrétaire général, Léon Jouhaux, est nommé « délégué à la nation », fonction destinée à « éclairer l’opinion publique » sur la nécessité de la guerre, puis coopté au Comité du secours national où il y côtoie nationalistes, ecclésiastiques et patrons. Dans un contexte où la démocratie syndicale est au point mort, de nouvelles orientations se dessinent. Elles ne font pas pour l’unanimité. L’opposition entre réformistes et révolutionnaires monte d’un cran. Dans cette conférence, qu’il faut lier à celle à venir d’André Narritsens sur la scission CGT de 1921, Jean-louis Robert examinera donc la crise que connaît la CGT au cours de cette période et montrera à quel point ce qui s’y joue déterminera les bouleversements de l’après-guerre.