L’Etat contre les syndicalistes ? Retour sur plus de 130 ans de répression antisyndicale

Séminaire « Histoire de la CGT ».

Conférence de Loïc Le Bars, docteur en histoire.

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Présentation 

La CGTU connait à ses débuts une lutte de tendances d’une intensité presque égale à celle qui a abouti à la scission de 1921. Le rejet des compromissions « confédérées » suffit d’autant moins, en effet, à la définition d’une ligne syndicale, que le temps des mobilisations d’envergure est passé, tandis que la « bolchevisation » du Parti communiste pose en termes inédits les relations entre syndicalisme et parti. Quelles que soient les inclinations des uns et des autres, aucune de ces évolutions ne va de soi. Les « anarcho-syndicalistes », battus au congrès de Saint-Etienne de juin 1922, relancent dans un premier temps le Comité de défense syndicaliste, puis quittent la confédération. À partir de 1923, la progressive mise en place de « la direction unique du mouvement ouvrier » sous l’égide du Parti communiste suscite à chaque étape la formation de minorités dénonçant ce qu’elles considèrent comme une dérive vers un « syndicalisme de secte » et un obstacle à la réunification syndicale. La première apparue regroupe les partisans du « syndicalisme se suffisant à lui-même » ; les suivantes  naissent à l’initiative de militants communistes en rupture de ban. La plus connues est celle qui se forme autour de Pierre Monatte, lui-même resté à la CGT, après son exclusion du PC en 1924. Elle s’exprime dans La Révolution prolétarienne, la revue qu’il fonde en janvier 1925, et s’organise en 1926 dans la Ligue syndicaliste. Celle-ci parvient, non sans mal, à fédérer en novembre 1929 toutes les minorités dans le « Comité pour l’indépendance syndicale » à l’exception de « l’opposition unitaire » constituée en 1930 et rassemblant les responsables de la Fédération de l’enseignement et les partisans de l’opposition de gauche œuvrant pour le « redressement » de l’IC. C’est à la naissance de ces oppositions, à leurs évolutions, aux difficultés qu’elles éprouvent à constituer un front uni et à intervenir dans une organisation où elles sont de moins en moins tolérées que cette conférence est consacrée.

Les prochains séminaires

Le 17 septembre 2021 (14h), « CGTU et main-d’oeuvre ouvrière » par Maria Grazia Meriggi.

Le 16 novembre 2021 (14h), « De l’unité à la réunification », par André Narritsens.

Le 18 janvier 2022 (14h), « La fédération CGTU des marins et dockers », par Michel Pigenet.

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