En résumé
L’Institut CGT d’histoire sociale a organisé un colloque intitulé « L’articulation entre démocratie ouvrière et démocratie syndicale : le cas de la CGT (1945-1995) » les 20 et 21 novembre 2013 au siège de la CGT à Montreuil.
Présentation du colloque
Intérêt du projet
La crise que traverse actuellement le capitalisme et le processus de déconstruction des principaux acquis sociaux du XXe siècle qui l’accompagne, donnent aux questions de démocratie syndicale et ouvrière une dimension de première importance.
L’analyse du fonctionnement interne de la CGT, en particulier, l’évolution des conceptions et des pratiques du rapport de la CGT à ses adhérents d’une part, et d’autre part, à l’ensemble des salariés, demeure encore aujourd’hui un domaine trop peu exploré.
L’étude des relations entre la CGT et l’ensemble des salariés, la démocratie ouvrière, sera approchée dans son rapport dialectique, dans son articulation avec la démocratie syndicale.
Cet angle d’attaque apparaît d’autant plus opportun que le syndicalisme français, « syndicalisme de représentativité » par excellence, se caractérise par un taux de syndicalisation relativement faible, ne dépassant que rarement le quart de l’ensemble des salariés au cours du XXe siècle.
L’objectif de ce Colloque est de répondre à plusieurs questions : Dans quelle mesure la démocratie est-elle une référence dans le fonctionnement de la CGT ? Comment réagit-elle au contact de la démocratie ouvrière, et vice versa ? La nature de la période, ordinaire ou de conflit social, intervient-elle sur la pratique des démocraties syndicale et ouvrière ?
Le colloque privilégie une période chronologique moyenne qui part de l’après-Seconde Guerre mondiale et se termine avec le conflit social de 1995.
Axes du colloque
Les grands axes thématiques du colloque sont les suivants :
- Les évolutions en matière de structuration de base (syndicat de site, syndicat multi-professionnel), le statut des permanents, l’architecture des fédérations et des structures territoriales, les systèmes des cotisations ;
- Les relations institutionnelles avec les non-syndiqués dans le cadre des élections professionnelles et des élections sociales ;
- Les pratiques volontaires de la démocratie ouvrière : modalités d’élaboration des revendications, conduite des grèves (AG, comités de grève, soumission des accords à approbation, référendums).
Les contributions pourront notamment être élaborées à partir des temps forts (grèves de 1947, de mai-juin 1968, Lois Auroux de 1982, 45e Congrès, etc.) en précisant tout de même que si les moments de conflit sont particulièrement intéressants, l’articulation entre démocratie ouvrière et démocratie syndicale devra également être examinée dans les temps plus calmes.
Dans le but de constituer de la matière et donc d’enrichir le colloque, sont organisés, la veille du Colloque, deux ateliers sur des thématiques très resserrées :
- Atelier 1 : La démocratie ouvrière à l’épreuve des luttes (1985-1994).
- Atelier 2 : La politique des cadres syndicaux (1945-1995).
Comment la CGT recrute-t-elle ses cadres ? Quels en sont les profils ? Y a-t-il des pratiques spécifiques et/ou volontaristes à l’égard des femmes, des travailleurs immigrés ou des ingénieurs ? Quelles sont les pratiques en matière de formation ?
Ces deux ateliers donneront l’occasion d’exposer réflexions et expériences concrètes. La journée débutera par une présentation des fondements historiques des pratiques françaises en matière de syndicalisme (conceptions syndicales-révolutionnaires et syndicales de masse et de classe).
Avec ce Colloque et ces ateliers, l’Institut CGT d’histoire sociale souhaite favoriser un espace de réflexion et d’échanges partagé entre militants et chercheurs de différentes disciplines (histoire, sociologie, politique) impliqués sur ces thématiques de recherche.
Comité scientifique et d’organisation
Jérôme Beauvisage (collaborateur de l’IHS-CGT)
Sophie Beroud (maître de conférence, Université Lumière, Lyon 2)
Élyane Bressol (présidente de l’IHS-CGT)
Jean-François Carré (secrétaire de l’IHS métallurgie)
David Chaurand (directeur de l’IHS-CGT)
François Duteil (président de l’IHSME-CGT)
Alain Gautheron (membre du Bureau de l’IHS-CGT)
Ismaïl Ferhat (professeur agrégé, doctorant rattaché au CHSP/Sciences-po)
René Mouriaux (directeur de recherches honoraire au CEVIPOF, modérateur du conseil scientifique de l’IHS-CGT)
Michel Pigenet (professeur d’histoire contemporaine, Paris 1, CHS du XXe siècle)
Stéphane Sirot (professeur d’histoire contemporaine, Université de Cergy-Pontoise)
Karel Yon (chargé de recherche CNRS en sociologie).
Le programme du colloque
Mercredi 20 novembre 2013
Introduction générale par Jérôme Beauvisage, Bureau de l’IHS-CGT
Atelier 1 : La démocratie ouvrière à l’épreuve des luttes (1985-1994)
Présidence : Stéphane Sirot, professeur d’histoire politique et sociale du XXe siècle, Université de Cergy-Pontoise, Intervenant à l’IEP de Paris
Rapporteur : Ismaël Ferhat, professeur agrégé, doctorant rattaché au CHSP/Sciences-po
Atelier 2 : La politique des cadres syndicaux (1945-1995)
Présidence : Michel Pigenet, professeur d’histoire contemporaine, directeur du CHS du XXe siècle, Université Paris 1 Panthéon La Sorbonne
Rapporteur : Alain Gautheron, Bureau de l’IHS-CGT
Jeudi 21 novembre 2013
Session 1 – De 1945 jusqu’au début des années 1970
Présidence : Anne-Marie Fourcade, secrétaire de l’IHS-CGT
- La politique des cadres syndicaux (1945-1995) : rapport de synthèse de l’atelier 2, par Alain Gautheron, IHS-CGT
- Démocratie ouvrière et unité à EDF/GDF (1946-1995), par François Duteil, IHS-CGT
- L’expérience des grandes luttes dans la corporation minière (1948-1968), par Achille Blondeau, secrétaire général de la Fédération CGT du sous-sol de 1969 à 1980
- Démocratie ouvrière et démocratie syndicale dans les grandes grèves des PTT (1953, 1968, 1974) : étude comparative, par Pierre Lhomme, IHS Fapt CGT
- L’exemple de la bataille des Techniciens des PTT (1969-1978), par François Briand, IHS Fapt CGT
- La figure du secrétaire général d’un syndicat : au croisement de la démocratie syndicale et de la démocratie ouvrière (1970-1995), par François Alfanderi, doctorant en science politique à l’Université Lyon 2 et au laboratoire Triangle (UMR 5206)
- Retour sur expérience. Démocratie ouvrière et démocratie syndicale au Havre dans les années 1970, par Jacques Defortescu, IHS-CGT Seine-Maritime
Session 2 – Du milieu des années 1970 jusqu’à 1995
Présidence : Elyane Bressol, présidente de l’IHS-CGT
- La démocratie ouvrière à l’épreuve des luttes (1985-1994) : rapport de synthèse de l’atelier 1, par Ismaël Ferhat, professeur agrégé, doctorant rattaché au CHSP/Sciences-po
- Activer la démocratie syndicale dans un contexte de transition énergétique. L’UD-CGT de Loire-Atlantique et le projet de centrale nucléaire au Pellerin (1974-1984), par Renaud Bécot, doctorant en histoire environnementale, Centre Maurice Halbwachs
- Pas de démocratie sociale sans élections : un combat identitaire de la CGT (1981-1995), par Valérie Avérous Verclytte, docteur en science politique (IEP Paris), CEMMC Bordeaux, chargée de cours en sciences politique à l’IEP de Bordeaux et en histoire contemporaine à Bordeaux 3
- La grève de Citroën Aulnay sous Bois de 1982 à 1984, par Joël Biard, IHS-CGT Île de France
- Démocratie ouvrière et démocratie syndicale à l’épreuve des lois Auroux, par Gérard Gaumé, membre du Bureau confédéral de 1978 à 1986 en charge du Secteur Liberté droit et action juridique de la CGT
- La grève de 1989 à Peugeot, par Jean-François Caré, IHS-CGT Métallurgie, La lutte des infirmières de 1989 et la création d’une coordination nationale, par Hélène Duberos, IHS-CGT Santé
Conclusion générale par René Mouriaux, directeur de recherche honoraire de la Fondation nationale des sciences politiques
Publication du colloque
Ce colloque n’a pas fait l’objet de publication papier.